Gojira - Elysée Montmartre - 1er février 2006
Je suis arrivé au concert sans avoir jamais écouté un seul morceau de ce groupe de Metal français (Death Metal dixit les connaisseurs). Est-ce que cela m'arrive souvent d'aller voir des groupes que je ne connais ni des lèvres ni des dents ? Non, d'ordinaire j'évite, mais après des mois de novembre et de décembre bien pourvus, janvier s'était révélé assez désolé. Je m'étais donc rabattu sur Gojira. Effort d'autant plus louable de ma part que je témoigne d'habitude un snobisme anti-français certain (non, je ne m'en vante pas mais c'est comme ça ...) qui se traduit par un a priori défavorable envers les groupes hexagonaux.
Donc me voilà, bien installé, face à la scène, mon godet de 1664 à la main, le plus près possible que j'aie pu m'avancer sans trop jouer des coudes. La salle est pleine et c'est déjà bien. J'ai déjà vu d'autres groupes qui ne la remplissait pas. Les lumières s'éteignent, une grande nappe s'étend et vibre, ça crie, les musiciens entrent et se mettent en place. Dès les premiers accords, un gigantesque pogo se déclenche. Il me faut me reculer, le pogo ce n'est plus de mon âge et en plus on n'écoute pas vraiment la musique pendant ce temps là. Donc me voilà rapidement fixé. C'est du Metal qui déménage, lourd, rapide, son très grave, des roulements qui s'enchaînent. La composition du groupe est batteur, bassiste, guitariste, guitariste/chanteur. Moi je trouve que c'est un assez bon mélange entre du Metal besogneux et du Metal travaillé. A savoir, ce n'est pas une succession interminable du même riff à une variante près quand on passe au refrain. Ce n'est pas non plus des arpèges. A quoi ça ressemble ? Parmi ce que je connais, je dirais Arch Enemy (a posterior et après consultation de sites connaisseurs, on trouve Napalm Death, Meshuggah en style proche). La liste des titres joués, euh ben j'ai pas tout retenu, il a bien annoncé quelques titres mais bon ...Les morceaux s'enchaînent, du très costaud rouleau-compresseur, au plus sombre et plus lancinant. Le batteur prend le temps d'un solo (de batterie) essentiellement aux toms et grosses caisses. Très bien, les solos aux cymbales c'est quand même pas aussi bien. D'ailleurs dans l'ensemble le batteur assure vraiment bien. L'avant-dernier morceau finit en boucle, dix fois, vingt fois la même phrase répétée. Je me demande s'ils attendent d'avoir des sifflets pour s'arrêter, mais non ils s'arrêtent tous seuls. Un dernier morceau, le rappel (sans trop d'attente) et voilà c'est fini.
A l'arrivée, mes oreilles sont fort satisfaites et j'aurai envie d'en écouter plus à la maison. Par contre en y réfléchissant, je me dis que j'étais encore trop près du pogo. J'ai passé une bonne partie du concert à faire attention à ne pas me faire piétiner, à m'écarter des kids torse nu suintant. Vraiment l'ambiance était très bonne : 1 seul mec sur la scène (mais à l'Elysée Montmartre c'est très difficile vu qu'il y a un espace entre scène et public), nombre de mecs portés en l'air : une trentaine.
Dernière nouvelle, la composition du groupe comporterait deux américains sur les quatre membres du groupe. Allons bon, voilà qu'on me gâche mon plaisir d'avoir enfin trouvé un super groupe de Métal français.
Un mot de la première partie : Textures, mais où comptent-ils donc aller avec un nom pareil ? groupe étranger, hollandais après vérification. Bien sûr c'est un peu le même style que le groupe principal de la soirée Gojira. Une particularité néanmoins, la présence d'un clavier qui ne s'entend d'ailleurs que très rarement (quand il fait l'intro !). A cela s'ajoutent deux guitaristes, un batteur, un bassiste, un chanteur. La prestation n'a pas déchaîné la foule. Certes cela a un peu pogoté de ci, de là mais pas le grand défouloir. Certes à droite le second guitariste et le bassiste gesticulent autant qu'ils peuvent. Pour autant le chanteur manque cruellement de présence et surtout de puissance, il pousse sa voix et j'en ai mal pour lui. Le batteur aurait aussi pu s'exciter un peu plus. Mention à part pour le premier guitariste : quelques bons soli, de la technique, du coeur à l'ouvrage. Pas mémorable au final.